L’emprise de fouille est localisée sur l’extrémité sud-est d’un relief peu prononcé délimité à l’est et à l’ouest par deux talwegs appartenant au bassin-versant du Loir et évoluant en direction du sud. La séquence stratigraphique limoneuse qui surmonte l’altérite (Argiles rouge à silex) comprend un horizon à concrétions ferro-manganiques dans lequel une industrie du Paléolithique moyen a été retrouvée.
Cet horizon a été subdivisé en 3 sous unités stratigraphiques, qui seront datées par OSL, dans lesquelles s’insèrent les concentrations et la nappe de mobilier. Plusieurs pièces brûlées feront également l’objet de datations par thermoluminescence. Près de 3000 objets lithiques taillés, exclusivement en silex, ont été récoltés sur l’ensemble du décapage.
L’état de conservation du site reste à préciser lors des études post-fouille mais semble à première vue plutôt engageant. Les concentrations sont bien marquées, la dilatation verticale est faible, les objets sont peu fragmentés, disposés relativement à plat, les états de surface portent peu de traces de chocs, des patines légères et peu de variations. L’absence de fraction fine au tamisage indique des processus liés au ruissellement mais globalement les aspects taphonomiques semblent favorables à un bon état de conservation du site ou des remaniements limités.
Plusieurs chaines opératoires sont présentes, et s’inscrivent dans les industries de type « Techno-complexe du Nord-Ouest », avec du Levallois, des pointes et du laminaire. La chaine opératoire laminaire non-Levallois est représentée par un ensemble de lames et quelques nucléus de types volumétriques, avec des exploitations selon des modalités bipolaires notamment. Le concept Levallois semble numériquement assez important, en particulier dans ses modalités récurrentes (uni-bipolaires et centripètes). Le site se caractérise enfin par un grand nombre de pointes ou éclats triangulaires au sens large, l’étude post-fouille permettra notamment de définir les concepts de débitage visant à leur obtention (débitage direct convergent ou débitage Levallois convergent). La variété de ces éclats triangulaires (pointes trapues et présentant des négatifs typiques du débitage direct convergent et talons lisses ou pointes plus fines, allongées et à talons très facettés) semblent plaider pour la présence des deux concepts. Enfin, le taux d’outillage semble important, notamment sur les pointes. Un seul objet manifestement façonné a été récolté – absence remarquable de bifaces.
