Suite à un diagnostic réalisé par l’Inrap en novembre 2019 sous la direction de M.-C. Bakkal-Lagarde, et en préalable à l’extension de la carrière Calcaires et diorites du Moulin du Roc du groupe Garandeau, la société Paléotime a mené une fouille au lieu-dit Les Fayards à Genouillac, sur la commune de Terres-de-Haute-Charente. L’opération s’est déroulée pendant 8 semaines, du 25 janvier au 19 mars 2021.
L’emprise explorée, d’une surface d’environ 12000 m², se situe à environ 230 m d’altitude dans une zone collinaire, marquée par la présence de micro-reliefs. Les vestiges apparaissent en moyenne à 30 cm sous le sol actuel, directement sous la terre végétale dans la majorité de l’emprise.
Un peu de mobilier lithique retrouvé en position résiduelle permet d’envisager une fréquentation de la zone au cours du Néolithique. L’intérêt du site réside toutefois dans l’occupation protohistorique mise en évidence dans la partie centrale de l’emprise. Cette occupation est matérialisée par la présence de structures en creux (fosses et possibles trous de poteau) livrant du mobilier daté du Bronze final 3 (Xe-IXe siècles avant notre ère). En particulier, une grande fosse polylobée se distingue par des comblements charbonneux renfermant un mobilier céramique particulièrement abondant, associé à de nombreux objets en terre cuite : bracelets, fusaïoles et/ou perles, figurine zoomorphe et autres objets modelés de fonction indéterminée. La spécificité de cet assemblage incite à s’interroger sur la nature de ces couches de comblement. En effet, il semble peu probable que ces dernières renvoient à des rejets strictement domestiques. Dès lors, il semblerait qu’il faille explorer d’autres pistes interprétatives (rejets ou dépôts liés à des pratiques artisanales ou symboliques ?), qui pourront éventuellement être affinées avec l’étude des artefacts et écofacts mis au jour pendant la fouille.
Le site des Fayards est enfin marqué par la présence de nombreux linéaires (fossés et drains) d’époque moderne ou contemporaine, liés au parcellaire et à la nécessité d’assainissement de la zone – très humide – en vue d’une exploitation agro-pastorale.
