Bourbouissou (Vendargues, Hérault)

 

La fouille du Bourbouissou sur la commune de Vendargues (Hérault) a été réalisée par la SARL Paléotime, du 16 avril au 12 juin 2018, sur une surface de 6000 m2. Le site est diachronique et documente plusieurs occupations qui s’étalent de la toute fin du Paléolithique à l’Antiquité.

Les vestiges épipaléolithiques sont matérialisés par huit fosses circulaires, dont le diamètre à l’ouverture varie entre 175 et 270 cm, et qui sont conservées sur 20 à 45 cm. Le site étant arasé, les structures sont tronquées et les potentiels niveaux de sol associés à ces fosses ont aujourd’hui disparu. Cinq des huit fosses contiennent des vestiges de faune sauvage (aurochs, cerfs élaphe, sanglier) et ce sont souvent des parties non consommables qui y sont enfouies tels que des bucrânes ou des trophées, parfois posés sur le fond des structures pour ces derniers. Du mobilier lithique est présent dans toutes les structures, et dans six structures, des pointes à dos de type épigravettien ont été découvertes, certaines présentant des traces d’impact. L’étude de ce mobilier indique que l’industrie est ici quasi exclusivement tournée vers les activités cynégétiques. Les datations AMS effectuées sur la faune confirment l’attribution de ce lot de fosses à l’Epipaléolithique, et permet de situer cette occupation entre 10750 et 10600 cal. BC soit 12700-12550 cal. BP.

Trois fosses se rapportent au Néolithique ancien. Elles livrent peu de mobilier lithique et céramique, néanmoins, leurs aspects typotechnologiques renvoient aux traditions épicardiales de la toute fin du Néolithique ancien (Manen et Guilaine 2010). Des restes macrolithiques relatifs à des activités de mouture ont également été récoltés dans ces structures, ainsi que des restes de faunes (bovidés) brûlés. Une fosse en particulier interpelle de par la nature de son comblement inférieur : dans la fosse 72, contre les parois et directement sur le substrat se développe un cordon circulaire de terre, certainement malaxée, qui forme une « banquette ». Au centre, sur le fond de la fosse, un bloc macrolithique légèrement incurvé a été déposé. S’il ne présente aucune trace d’usure, sa forme présage qu’il eut pu être destiné au broyage de céréales. Une datation AMS dans une autre fosse sur graine confirme l’attribution de ces structures à la fin du Néolithique ancien, entre 4900 et 4720 cal. BC.

Deux fosses documentent la période d’Âge du Bronze final. Il s’agit de deux grandes fosses mesurant respectivement à l’ouverture 7,70 x 6,80 m pour une profondeur maximale de 1,50 m (St 80) et 8,90 x 8,75 m pour 1,40 m de profondeur (St 73). Comparables par leurs dimensions et par la morphologie de leurs creusements (creusements coalescents qui se traduisent par des profils en escalier), la dynamique de leurs comblements semble toutefois répondre à des logiques différentes. Dans la fosse 80, les comblements sont massifs et contiennent des couches riches en charbons et nodules de terres brûlées, associés à des restes de faune, de terre architecturale et de mouture ou autres éléments macrolithiques qui présentent des stigmates de chauffe intense. Un anneau en alliage cuivreux a été découvert dans la partie sommitale des comblements et de nombreux restes céramiques, dont deux vases entiers ou presque trouvés sur le fond de deux creusements, permettent de rapporter cette structure à une transition Bronze final IIb/IIIa.

La structure 73 ne contient quant à elle que très peu de mobilier et de traces anthropiques. Les comblements présentent parfois un aspect lité alternant des comblements bruns et jaune à brun jaune riches en limons issus du substrat. Les quelques vestiges céramiques trouvés sont difficiles à interpréter du fait de la faiblesse numérique de ces restes : ils pourraient se rapporter soit à un Bronze final I, soit à un Bronze final IIIb, soit à une transition Bronze-Fer, mais dans tous les cas, n’indiquent pas de contemporanéité avec la structure 80.

INTERVENANTS :

Aménageur : SNC Petit Paradis Aménagement
Prescripteur : DRAC – SRA Occitanie
Opérateur : Paléotime



AMÉNAGEMENT :

Lotissement



LOCALISATION :

 



RAPPORT FINAL D’OPÉRATION :

Référence bibliographique :
RECCHIA-QUINIOU J. (dir.), CORMARÈCHE E., AJAS A., LATEUR N., CHESNAUX L., CURÉ A.-M., DECAIX A., DEPARNAY X., FERNANDES P., FOURVEL J.- B., HENRY A., LIARD A., MADER S., MAGNIN F., PARISOT N. et RIVALAN A. (2021) – Vendargues (Hérault), Bourbouissou : Vestiges des périodes épipaléolithiques, néolithiques et de l’âge du Bronze dans la plaine de Lunel Viel, Rapport final d’opération, Paléotime, Villard-de-Lans (Isère), 400 p.

 
← Retour à la liste des fouilles préventives