Clos de Roque (Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Var)

 

Une série d’occupations de plein-air dans le bassin de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (3500-850 avant J.-C.)

La fouille préventive du Clos de Roque, à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var), a été réalisée en 2011, par l’opérateur Paléotime. Elle a permis de traiter une zone, d’une superficie de 11 200 m2, sur le tracé de la future déviation qui contournera la ville par le nord. L’emprise était limitrophe de la fouille du Chemin de Barjols, où des vestiges archéologiques pré et protohistoriques avaient déjà été mis au jour en 2008 (Cockin, Furestier 2009).

Lors du décapage, nous avons pu constater que l’érosion n’avait préservé aucun paléosol et seules les structures excavées les plus profondes nous sont parvenues. En tout, ce sont 408 structures qui ont été mises au jour et documentées. Un tiers d’entre elles correspondent à des structures modernes (fosses de plantation, fossés parcellaires, pierriers) ou à des perturbations liées aux animaux fouisseurs  (terriers). Le reste correspond aux vestiges de plusieurs phases d’occupations pré et protohistoriques.
Ces occupations sont attribuables au Néolithique moyen ancien (première moitié du 5ème millénaire avant notre ère), au Néolithique récent (3650-3350 av. J.-C.), au Néolithique final dans deux phases distinctes (phase 1 : 3300-2900 av. J.-C., phase 2 : 2900-2700 av. J.-C.), à deux périodes du Bronze ancien (phase 2 : 1950-1850 av. J.-C. ; phase 3 : 1850-1750 av. J.-C.) et au Hallstatt (VIII-VIIème siècle av. J.-C.).
L’essentiel des structures découvertes se rapporte à des unités de stockage. Certaines, du type fosse en ampoule, correspondent à des silos, mais la plupart sont des fosses tronconiques profondes ou de petites structures en cuvettes. Les fosses silos appartiennent à la fin du Néolithique, les autres structures se retrouvent de façon diachronique sur le gisement. Quelques structures remarquables ont été mises au jour. Il s’agit de deux structures excavées, relativement imposantes (3,5 m de diamètre), qui pourraient être interprétés comme des caves-silos. Elles sont dotées de surcreusements latéraux ovoïdes destinés à recevoir des vases de stockage, et leur partie centrale forme un dôme. Elles sont attribuables à la phase 1 du Néolithique final. Deux puits étaient également présents dans cet ensemble de structures. Il s’agit de la même structure avec un nouveau creusement qui recoupe l’excavation précédente déjà en partie comblée (5,8 et 5,9 m de profondeur par rapport au niveau du décapage). Cette excavation est attribuable au Néolithique récent. Des fosses de plus petites dimensions (entre 0,2 et 0,6 m de diamètre) et peu profondes pourraient correspondre à des trous de poteau. Toutefois les calages en pierres sont rarement présents. Ces différents ensembles semblent dessiner trois plans de bâtiment rectangulaire et de possibles éléments de structurations de l’espace, comme des palissades. Ces structures sont attribuables au Bronze ancien. Dans la zone attribuable au Hallstatt, quatre trous de poteau ont été découverts ; ils dessinent une forme quadrangulaire qui pourrait correspondre aux vestiges d’un grenier sur poteaux.

La fouille a également permis de découvrir les restes de cinq individus, en plus de celui mis au jour lors du diagnostic (Laurier 2010). Ces inhumations et dépôts secondaires sont le fruit de différentes modalités qui sont en partie d’ordre chronologique. Elles appartiennent au Néolithique moyen pour quatre d’entre elles et au Néolithique final de la phase 1 pour les deux autres.

Les artéfacts et autres vestiges mobiliers mis au jour sont variés :
du bois, des charbons, des branchages, des graines, des noyaux et des feuilles d’arbre ont été découverts dans le fond des puits, sous le niveau de la nappe phréatique actuelle ;
des céramiques, entières ou fragmentées, ont été mises au jour dans différentes structures excavées. Nous pouvons estimer le corpus à quelques centaines de récipients pour les différentes périodes confondues, avec des vases de stockage et des céramiques fines mieux ouvrées ;
une série d’éléments en terre crue parfois cuite a également été mise au jour. Il s’agit de fragments de sole ou de torchis, parfois en place ou dispersés dans les remplissages des fosses. On a aussi reconnu dans les puits des éléments en terre crue de type torchis comportant des empreintes de clayonnage ;
– on recense des restes d’outils du quotidien : fragments d’industrie macrolithique destinée au broyage, à la mouture et à la percussion ; de l’industrie lithique taillée en silex dans les structures du Néolithique et du Bronze ancien ; de l’industrie osseuse en faible quantité ;
– les objets de parure sont rares, quelques perles en coquillage (Néolithique récent), une pince à épiler en bronze et un bracelet en lignite (Hallstatt) ;
– les vestiges fauniques sont plus ou moins bien représentés dans les structures. Il peut s’agir de dépôts d’animaux retrouvés entiers et en connexion (1 canidé, 2 ovicapridés, 1 suidé), mais la plupart du temps ce sont des rejets de boucherie. Les espèces recensées dans les structures correspondent essentiellement à des bovidés, suidés et ovicapridés.

Les occupations majeures qui ont été perçues et qui sont dispersées sur tout le gisement correspondent au Néolithique final et au Bronze ancien. L’occupation du Néolithique moyen est représentée par neuf fosses au sud des Zones 2 et 1. Celle attribuable au Hallstatt ancien est bien localisée au centre de la Zone 2 et correspond à une vingtaine de structures. Les vestiges du Néolithique récent ne sont documentés que par les puits et par une petite fosse en Zone 1.

INTERVENANTS :

Aménageur : Conseil Général du Var
Prescripteur : DRAC – SRA Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Opérateur : Paléotime



AMÉNAGEMENT :

Déviation nord de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume



LOCALISATION :

 



RAPPORT FINAL D’OPÉRATION :

Consulter le rapport

 
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