Courlandes, Gerzat (Puy-de-Dôme)

Un projet de construction de maisons individuelles porté par European Homes sur la commune de Gerzat (Puy-de-Dôme), au lieu-dit « Courlandes », a motivé la prescription d’une fouille d’archéologie préventive sur une surface d’environ 10570 m². Cette dernière s’est tenue du 24 avril au 11 août 2023.
Le terrain concerné par la fouille se situe sur la partie nord-ouest du Grand Marais de Limagne, à la base du versant méridional de la butte marno-calcaire de Fossevelle, en bordure de la plaine alluviale du Bédat. Les vestiges archéologiques repérés s’insèrent dans une séquence limoneuse sombre d’origine alluviale (UPS3), préservée de l’érosion à la faveur de dépressions laissées par des paléochenaux anciens qui se sont vraisemblablement comblés au cours du Mésolithique.

La fouille a permis la mise en évidence d’une vaste occupation de l’âge du Bronze qui s’étend sur une superficie de 7000 m². L’âge du Bronze final est la période la plus densément représentée. Le Bronze ancien est illustré, en l’état actuel des données, par une unique sépulture en fosse.

Le Bronze final se distingue par de nombreux trous de poteaux qui dessinent, pour la plupart, des ensembles cohérents de bâtiments. On compte ainsi une batterie de trois greniers sur six poteaux porteurs. Une série de longs bâtiments à façade ouverte interprétés, de manière préliminaire, comme des annexes ou des espaces de stabulation. S’y ajoutent un bâtiment à abside, et un bâtiment circulaire de 6 m de diamètre avec porche, qui n’est pas sans évoqué les exemples connus sur la façade Nord-Atlantique pour la même séquence chronologique.
Plusieurs silos sont associés aux greniers, en périphérie de l’habitat, d’autres, installés au cœur de l’habitat, livrent un abondant matériel (faune, céramique, terre crue cuite, macro-outillage lithique).
Une demi douzaine de foyers à pierres chauffées sont recensés dont une probable fosse artisanale.
Indépendamment des fosses dont la fonction primaire nous échappe, deux fosses d’extractions de matériau sont implantés dans un bras de paléochenal jusqu’à atteindre les niveaux de sables grossiers. Dans l’axe des paléochenaux, un puits, sur les trois recensés, peut assurément être attribué au Bronze final. Outre l’encolure d’un récipient en terre cuite à l’épaulement rehaussé de cannelures et d’impressions ponctuelles, cette structure de puisage livrent des restes de boucherie retrouvés en connexion.
Plus exceptionnel encore, la découverte, à une dizaine de mètres du bâtiment circulaire, d’un dépôt métallique en fosse composé de 15 objets ou fragments d’objets en bronze appartenant à des catégories diverses : outillage, armement, parure et demi-produits.

Le Bronze ancien s’illustre au travers d’une sépulture à inhumation en fosse. L’individu était accompagné d’un vase accessoire incomplet muni d’un cordon de préhension. Une date radiocarbone effectué sur une dent place le décès de l’individu au Bronze ancien 2 ( 1882 (95,4%)1690 cal BC).