Puy-Long (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme)

 

La Protohistoire ancienne du bassin de Clermont-Ferrand et de la Limagne, bien documentée par plus de deux décennies de travaux archéologiques, compte depuis 2007 un nouveau site de l’âge du Bronze ancien. Deux diagnostics contigus menés par l’Inrap sur plus de 24 ha, l’un sur la parcelle dite « Petit Beaulieu » (Caillat et al. 2007), l’autre sur la parcelle dite « Puy Long » (Pasty dir. 2007), ont en effet permis de mettre au jour une vaste occupation représentée par un semis de fosses et de structures en creux. La mise en oeuvre du second projet d’aménagement en 2008 a entraîné la réalisation d’une fouille extensive menée par la Société Paléotime, sous la direction de E. Thirault (Paléotime) et en collaboration avec J. Vital (CNRS). Le décapage intégral mené sur 9000 m2 a permis d’étudier une portion significative de l’occupation Bronze ancien et de mener conjointement une étude géomorphologique qui vient documenter l’évolution d’un versant de Limagne durant l’Holocène.

La position du site n’est pas anodine, sur une pente tournée vers l’ouest en contrehaut du paléolac du Sarliève et en contrebas d’une ligne de sources, dans un contexte archéologique dense pour le début de l’âge du Bronze. D’après les données des deux diagnostics, la superficie des occupations Bronze ancien est d’au moins 10 ha, mais peut être estimée à plus de 13 ha.

Grâce à de bonnes conditions de lisibilité du sol et à l’excellente collaboration avec l’aménageur (Clermont Communauté), la fouille a été menée sur l’intégralité de la surface prescrite et la totalité des structures protohistoriques ont été fouillées. Malgré l’attention portée à cette question lors du décapage mécanique, aucun aménagement de surface ni sol de circulation n’a pu être mis en évidence de manière certaine. Tout au plus discerne-t-on, de proche en proche, un lâche épandage d’objets qui permet de fixer une altitude approximative pour l’ouverture des structures en creux. Une troncature généralisée s’est produite postérieurement à l’occupation du Bronze ancien, qui a raboté la partie amont de l’emprise jusqu’au substrat oligocène (marnes et calcaires) et qui a oblitéré la partie supérieure de la séquence dans la partie aval du site. Seules subsistent donc les structures en creux, qui se répartissent en 109 fosses (+ 2 incertaines), 3 dépressions, 2 coffres, 1 trou de poteau. Dans le sol Bronze ancien, 1 alignement de pierres, 2 possibles calages de poteau et 2 vases céramiques écrasés se distinguent au sein des épandages de mobilier.

Les fosses offrent des dimensions, formes, dynamiques de comblement et richesses mobilières variables. Leur densité est remarquable, certaines étant tangentes, tandis que des espaces vides suggèrent des lieux réservés au sein de l’occupation. Quelques fosses se distinguent par la présence d’un corps humain (St. 87 et 152) ou par un comblement dense de pierres brûlées (St. 13 et 117). Un coffre de pierre avec jarre entière (St. 62) pourrait correspondre à une inhumation infantile.

L’obtention d’un plan intégral et la constitution d’une base de données exhaustive pour chaque structure autorisent une analyse spatiale du secteur fouillé, qui n’est, soulignons-le, qu’une fenêtre ouverte sur une portion de 7 à 10 % de l’occupation. Le but de cette analyse fonctionnelle et spatiale est de mieux répondre aux questions posées ces dernières années quant au statut fonctionnel et au maillage territorial de ces vastes occupations de plein-air du début de l’âge du Bronze (Vital 2008). Les premiers résultats présentés dans ce rapport rendent souhaitable une publication monographique.

On signalera deux indices de présence antérieure à l’âge du Bronze, un tesson portant un pastillage et présentant une pâte du Néolithique ancien, et un tesson portant une préhension perforée attribuée au Néolithique moyen. Tous deux proviennent de l’épandage d’objets en couche et sont donc en position remaniée.

Postérieurement à l’âge du Bronze, un aqueduc puis un réseau de fossés ont été creusés sur le versant. Leur datation demeure incertaine, mais ne peut être antérieure, d’après la stratigraphie et les mobiliers collectés, à la période antique.

 

INTERVENANTS :

Aménageur : Clermont Communauté
Prescripteur : DRAC – SRA Auvergne-Rhône-Alpes
Opérateur : Paléotime



AMÉNAGEMENT :

Extension du centre d’enfouissement



LOCALISATION :

 



RAPPORT FINAL D’OPÉRATION :


Consulter le rapport



 
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