ZAC du Biopôle – La Montille (Saint-Beauzire, Puy-de-Dôme)

 

A la suite du diagnostic, les investigations conduites ont permis de confirmer la genèse du site de La Montille à La Tène C1 (250-200 av. n. è.). En effet, l’absence d’éléments mobiliers de chronologie antérieure, si ce n’est une lame Paléolithique isolée, tend à démontrer que ce territoire était vierge de toute occupation.

L’établissement laténien se caractérise par un tronçon de fossé en secteur 2000, le long duquel est accolée une sépulture à inhumation. Mais c’est surtout en secteur 1000 que les vestiges de cette phase sont les plus probants avec l’implantation d’un enclos quadrangulaire (enclos A) couvrant une surface au sol d’environ 5000 m². Un second enclos (enclos B), accolé au premier, se développe vers le nord. L’emprise prescrite n’a pas permis dans cerner son extension, ses dimensions et sa fonction. L’enclos A, quant à lui, conserve en son sein des vestiges d’habitat, dont un bâtiment accolé au fossé nord de l’enclos. L’analyse descriptive des vestiges en présence oriente l’interprétation vers des structures à caractère domestique et agro-pastorale.
Le corpus céramique confirme cette vocation, avec la présence en nombre de vases de stockage mais également de formes basses dont les jattes tronconiques et à bord rentrant arborant pour certains exemplaires un décor, de formes hautes dont des vases ovoïdes à col court ou épaulement. La consommation carnée de ce début d’occupation semble, quant à elle, privilégier les bovins et les équidés, bien que les petits ruminants et les chiens soient également bien représentés. Le cheval tient tout particulièrement une place de premier rang, dont l’expression ne se limite pas aux dépôts présents dans les fossés. L’étude archéozoologique démontre en effet que les restes d’équidés constituent 20% du corpus de La Tène C1. Un élevage sur place de cet animal à des fins de travail (individus âgés, présence d’un fragment de mors) et de bouche (traces de découpes) peut ainsi, être avancé.
L’économie végétale de l’occupation à La Tène C1 se concentre principalement sur une culture céréalière diversifiée que dominent l’orge vêtue, les blés nus et vêtus ainsi que le millet. Ces cultures se développent au sein d’un environnement ouvert et humide, dominé par les prairies.

La deuxième phase d’aménagement du site protohistorique de La Montille Zac du Biopôle se poursuit sans hiatus à La Tène C2 (200-160 av. n. è.) et perdure jusqu’à la transition La Tène C2/D1 (160-140/130 av. n. è.). Par rapport à la phase précédente, le corpus céramique s’enrichit ainsi d’un exemplaire de jatte d’Aulnat, de vases fuselés à décors géométriques, d’imitations de campaniennes Lamb. 27, ainsi que de pots de stockages globulaires à haut col, surface balayée et décor de gros motifs plus ou moins continus à la jonction col/panse. Comme le souligne l’auteure de l’étude céramique, le manque d’amphores déterminables, l’absence de jattes à bords moulurés, d’imitations de campaniennes Lamb. 31/33 et de récipients à décors réalisés à la molette, interdisent une attribution à La Tène D1a. La convergence de ces observations permet de placer le curseur haut de l’occupation à la transition entre La Tène C2 et La Tène D1a.
Cette phase d’aménagement voit l’espace habité et travaillé se doter d’un réseau de fossés et de palissades de moindre envergure, venant cloisonner l’espace interne de l’enclos A. Le bâtiment construit à La Tène C1 fait l’objet d’une réfection et deux autres bâtiments sont érigés, dont un grenier sur 4 poteaux. De même, si l’on suppose qu’un des puits fut creusé au début de l’occupation, deux autres structures de puisage sont aménagées lors de la deuxième phase.
Cette évolution structurelle de l’occupation trouve un écho plus ou moins significatif dans les habitus de consommation et les activités des populations. Malgré des corpus quantitativement inégaux, on observe ainsi que l’élevage et, de fait la consommation, des porcs et des caprinés prend le pas sur celui des bovins et équidés de la première phase. La séquence de La Tène C2-C2/D1 voit également apparaître des restes de coq domestique, absent du début de l’occupation.
D’un point de vue environnemental, le milieu ouvert et humide est toujours dominé par les prairies, mais des espèces de bord d’eau tels que le saule, le peuplier et l’orme font leur apparition. Au sein de ce contexte, l’économie végétale ne semble pas marquée de rupture par rapport à la phase précédente avec une culture céréalière encore prépondérante.

INTERVENANTS :

Aménageur : Communauté d’agglomération « Riom Limagne et Volcans »
Prescripteur : DRAC – SRA Auvergne-Rhône-Alpes
Opérateur : Paléotime



AMÉNAGEMENT :

Extension de la ZAC du Biopôle



LOCALISATION :

 



RAPPORT FINAL D’OPÉRATION :

Référence bibliographique :
DUNY A. (dir.), DA CRUZ L. (Resp. adjointe), AJAS A., AUXERRE-GERON F.-A., BOULBES N., CHATEAUNEUF F., CORMARECHE E., DEI CAS Q., FERREIRA-DOMINGUEZ A., LIOTTIER L., PINAUD-QUERRAC’H R., TERROM J., RUE M. – L’occupation rurale du site de La Montille « ZAC du Biopôle » à La Tène finale (Saint-Beauzire, Puy-de-Dôme (63), Auvergne-Rhône-Alpes), Rapport final d’opération, Paléotime SARL, Villard-de-Lans (38), 2023, 490 p.

 
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